

Nous étions un groupe de camarades décidés à sortir de cet enfer ; dés le matin nous commençâmes à nous distribuer les rôles et à chercher l'endroit propice pour ouvrir une brèche dans le corps de notre prison roulante ; mais, pour travailler, il fallait attendre que le train fût en mouvement et ce ne fut que dans l'après-midi qu'il se mit en marche de nouveau très lentement. Il passait sur des rails qui avaient été réparés en hâte, juste pour lui permettre de marcher au pas de l'homme. Quand le train augmenta sa course, le travail commença. A l'aube, je m'endormis comme une pierre et je ne me réveillai que le jour après, le vendredi 25 août. J'étais tout courbaturé, j'avais une grande soif. A mon réveil, je vis les wagons ouverts et mes camarades qui descendaient par groupes pour se rendre prés d'un mur du quai de la gare. Nous étions à Is sur Tille. En haut du quai, les felgendarmes nous surveillaient, l'air farouche.
Francesco F. Nitti
Gare d'Is sur Tille
Chalimon était las d'exécuter des petits sabotages de voies. Il voulait frapper un grand coup qui arrêterait la circulation ferroviaire pendant plusieurs jours. Il inspecta tous les ouvrages du parcours Is sur Tille-Chalindrey et conclu que le pont de La Folie (au km 332614) était le moins solide. Bien qu'étant assez proche de chez lui (1500m), Chalimon décida de le démolir.
La Résistance en Haute Marne - secteur sud-ouest de
Langres.
Gare de Chalindrey
Le 13 juillet 1944 l'aviation alliée avait détruit le nud ferroviaire de Chalindrey, le viaduc de Torcenay hors d'usage. Le Train Fantôme portant le n° 15193 passa de Chalindrey à Langres vers 11heures, évitant un mitraillage allié en se réfugiant dans le tunnel, ensuite : Bannes, Neuilly l'Evêque, Andilly vers 19heures le 25août 1944.
Jean Petit - 11 août 2003 - Sarrey - enquête personnelle
Le tunnel
Chalindrey
Viaduc de Torcenay
Viaduc de Torcenay
Le chef de gare d'Andilly se rappelle très bien d'un train de déportés le 25 août de 19h30 à 20h30(n° de marche : 15193). Le lieutenant Allemand le commandait au révolver. Il y avait des Allemands sur les marchepieds et toits des wagons. Le chef de gare est intervenu pour empêcher les FFI d'attaquer la gare où il y avait plusieurs trains de troupes. Il a entendu au départ crier " je suis le sous chef de gare de Bordeaux Bastide " certainement Roger Bigorre.(voir Bordeaux)
Rapport Jacquelin -1944
Parcours Is sur Tille - Andilly
Exemple de sabotage
Après le sabotage